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Metal Ship

9 / 10
Entièrement auto produit, The Downfall of Fïre-Enmek est le premier album de nos artistes du Berri. Et avant d’aller plus avant, je me dois d’ouvrir une parenthèse. Quand j’ai commencé cette chronique, je rentrais tout droit d’une éprouvante semaine de sortie de géologie, durant laquelle j’avais du supporter sans broncher la musique de supermarché que mes abrutis de camarades estimaient bon de mettre à fond. Conséquemment, recevoir un CD de black death m’a fait le même effet qu’à un naufragé trouver une oasis au milieu du désert ! Et ce qui est encore mieux, mon enthousiasme n’a fait que croître au fur et à mesure que se déroulaient les sillons.
Car pour un coup d’essais, c’est un coup de maître. Un bijou d’une maîtrise rare pour un aussi jeune groupe. La qualité de leur musique est excellente, et les compositions font preuve d’un talent rare. Quand on connaît la faiblesse des moyens dont disposent la plupart des petits groupes français, on ne peut s’empêcher d’être bluffé.
Le mélange des influences Black death et atmospherique est très réussi ; l’association des voix death et black est bien gérée ; les mélodies classiques, les chœurs et les passages de chant féminin s’intègrent parfaitement à l’ensemble. Ces derniers sont d’ailleurs peux nombreux, une imploration dans Encounters , des petits airs par ci par là, notamment dans From Death To The Unknown .
Le bruitage aussi est fabuleux, en particulier dans la première chanson. Pendant que, dans un style à la Haggard , un narrateur nous compte les malheurs du pays imaginaire qui leur sert de cadre, on entend le tumulte d’un village en train d’être mis à sac, les hurlements des femmes et le ronflement du feux consumant les chaumières ; et un grognement d’ours qui vient conclure la scène !
Notons que les chansons sont globalement longues, jusqu’à près de dix minutes. C’est d’ailleurs le seul reproche que l’on puisse faire, certains passages ont un peu tendances à traîner en longueur. Rien de grave, ça ne casse en rien l’atmosphère, et derrière ça repart encore plus fort.
Saluons également la présence d’un accordéon et d’une flûte dans Heading North , de percussions dans Embers Of Hate et d’un didjeridoo à la fin de Revel In Blood , le son d’un piano sur Encounters … Une diversité instrumentale qui vient encore pimenter l’écoute.
Un petit mot sur l’univers imaginaire où se place le groupe, qu’ils ont eux même créé, un peu à la façon d’ Aes Dana et de ses Formors. Aussi extraordinaire et rare que cela puisse paraître, il ne s’agit pas d’un décalquage plus ou moins grossier de celui de Tolkien ! Pour une fois, pas d’histoire d’elfes et de gobelins… Mais je vous laisse découvrir par vous-même.
L’histoire prend généralement la forme d’une épopée épique, un peu dans le style nordique ; et une voix black en train de chanter une saga viking c’est très, très classe…
Qu’est il besoin de rajouter en conclusion, si ce n’est que la suite est attendue avec impatience ? Ouraz