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The French Touch

Dans un univers de fantasy séparé en trois mondes - Namwell la terre des dieux, Meldral-Nok les enfers et Firë-Enmek le territoire des humains - l'esprit de Lord Shades fut séparé de son corps par une malédiction. L'âme du héros n'eût alors de cesse de chercher à reprendre possession de son enveloppe corporelle, d'autant plus qu'elle abritait désormais l'essence d'un démon désireux d'accaparer les richesses de Firë-Enmek. Mais Lord Shades devra choisir entre son intégrité et celle de son monde.

Voilà très rapidement résumée l'histoire écrite par les musiciens de Lord Shades et servant de cadre à ce premier album autoproduit par le groupe. Encore des geeks rôlistes allez-vous penser, qui entre une énième rediffusion du Seigneur des anneaux et une partie d'AD&D ont appris à jouer du flutiau et se sont enregistrés. Que nenni mes braves, car il n'est point question ici de musique médiévale, ni de metal "hollywoodien" à la Rhapsody. En matière de metal, Lord Shades pratique plutôt un black / death efficace, qui parie des atmosphères rappelant Summoning, parsemées d'instruments et d'arrangements originaux. Ainsi la flûte et l'accordéon mènent la danse sur "Heading north", "Revel in blood" fait appel au didjeridoo, et "The last stand" s'appuie sur un violon pour renforcer le côté dramatique de l'histoire. Ces choix - plutôt inattendus dans ce style musical - confèrent une véritable personnalité à la musique de Lord Shades. Il est donc d'autant plus dommage que la production et le mixage n'aient pas reçu plus d'attention (ou eu plus de moyens), car les bonnes idées qui mènent les compositions pâtissent du son, assez moyen, dont est affublé l'album et des instruments placés trop en retrait.

Peut-être "The downfall of Firë-Enmek" est-il un projet tout simplement trop ambitieux pour un jeune groupe et son premier disque. Pour orchestrer tout un groupe d'instrumentistes et enregistrer pendant plus d'un an, Alex - principal compositeur et meneur de l'entité Lord Shades - affirme en tout cas une résolution à toute épreuve. Comme souvent avec les formations débutantes, il ne manque que peu de choses pour développer et étoffer la trame présentée sur ce premier effort. Ainsi une plus grande variété dans le chant, centré pour l'instant sur les voix éraillées du black metal, pourrait s'avérer profitable à l'expression du groupe. Quoi qu'il en soit, Lord Shades mérite l'attention. P'tit Boy